Paillis végétal et paillage minéral

Depuis quelques années, j'utilise des déchets végétaux passés au broyeur, pour pailler les massifs. Ce sont principalement des branches et feuilles de laurier-tin ainsi que le produit de diverses tailles du jardin.

Après broyage, j'attends quelques mois que le tas commence à se composter et puis j'étale ce paillis sur le sol en le décompactant et en évitant de le tasser. Il faut disposer le paillis lorsque le sol est encore humide, après une bonne pluie, éviter d'en mettre trop près du pied des plantes et ne jamais l'enfouir dans le sol.

Le paillis permet au sol de conserver l'humidité plus longtemps et de générer de l'humus. Les plantes apprécient et poussent beaucoup mieux. J'ai observé une nette différence de croissance des plantes entre les parties paillées et non paillées ce qui m'encourage à continuer.
Quand il pleut, l'eau pénètre directement dans le sol, ne ruisselle pas et la terre de surface devient plus noire et de meilleure qualité .

J'ai remarqué qu'il valait mieux que l'épaisseur du paillis ne soit pas trop importante, 5 ou 6 cm au maximum. Ce paillis est réalimenté plusieurs fois par an, dès que l'épaisseur de la couche diminue, ce qui va parfois très vite selon la saison. Le plus souvent, en 2 mois, il ne reste plus que les gros déchets à la surface du sol.
Dans mon jardin, si la couche est trop épaisse (à partir de 10 cm) surtout en été, le paillis en se tassant fait une sorte de feutre qui se décompose mal et qui ne laisse plus passer l'eau de la moindre pluie, ce qui est le contraire de l'effet souhaité. Je pense que c'est le manque d'humidité qui produit ce phénomène de feutrage.

Par contre, dans un massif de plantes « très méditerranéennes » comme les lavandes, les ballotes, les romarins, les sauges, etc... j'évite d'utiliser ce paillis végétal.
J'ai étalé un paillage minéral de gravier concassé comme le préconise Olivier Filippi. Là aussi j'ai observé une meilleure croissance des plantes. L'eau de pluie pénètre mieux dans le sol et les feuillages gris et poilus ne sont pas salis par les éclaboussures de terre. En plus cette couverture minérale claire met les plantes en valeur.

Même si j'utilise des plantes adaptées et résistantes, je trouve que c'est sympa de leur donner un coup de main pour les aider à mieux supporter les conditions difficiles que je leur impose

Ah ! c'est très intérressant tout ça et avec les photos c'est "top"

Bonne idée et merci d'avoir détaillé la façon de procéder ; sur un forum, des personnes observant que l'eau ne passait pas, remettaient en question l'usage du paillis.
Cela m'avait étonné car je n'ai jamais eu ce problème.

J'ai envie d'essayer le paillis minéral à certains endroits. Il doit bien falloir désherber au préalable, car ensuite, ça ne doit pas être facile.

Quel recul as-tu pour les "indésirables ? (Je me bats avec les clématites flamula)

J'utilise le paillage minéral depuis un an. Comme le terrain est plutôt ingrat, même les mauvaises herbes ont de la peine à pousser, c'est dire !

A l'automne 2011, j'ai arraché les quelques indésirables présentes, surtout du semis de lauriers-tins, de coronilles et d'euphorbes characias, quelques salsepareilles et clématites flammula.
Ensuite j'ai étalé le gravier concassé sur 4 ou 5 cm d'épaisseur. La couche n'est peut-être pas assez épaisse (Olivier Filippi préconise 10 à 12 cm) mais comme les plantes étaient déjà installées, c'était difficile d'en mettre plus avec des plantes couvre-sols comme les achillées coarctata et crithmifolia ou la centaurée bella.

Un an après, je trouve que les plantes ont apprécié : elles se sont bien étoffées. Je suis aussi très satisfaite de l'aspect visuel obtenu.
J'ai moins d'indésirables. Ce sont surtout des semis de coronilles et d'euphorbes characias qui s'arrachent encore plus facilement qu'avant.

Par contre, mes plantes se ressèment bien, surtout les sauges candelabrum et interrupta, l'asphodèle fistuleuse, l'euphorbe rigida et même la ballote (c'est la première fois que je trouve un semis de ballote chez moi). Je viens aussi de découvrir un petit pied de glaucium (flavum je suppose) alors que je n'en avais plus depuis plusieurs années dans le jardin.

Donc le bilan de ce paillage minéral est très positif chez moi et je ne peux que le recommander en terrain difficile.

Merci pour les précisions, je vais relire O. Filippi à ce sujet ; j'envisage de mettre du paillis minéral en janvier ou février, avant le redémarrage de la végétation.